La Raison a vacillé…
La raison a vacillé
Comme une lampe choquée
Et la voici éteinte et la voilà perdue
Dans les méandres labyrinthiques
Et voici ses arguties répandues sur la mer
Comme les entrailles ouvertes de cachalots faméliques !
Leur long gémissement écorche
l’univers qui chancelle
Débordée
Ecartelée
Vaincue
C’est l’océan si glauque
Des contradictions criantes,
Fausses jumelles,
Qui se flagellent
Et voici son centre qui se consume d’amour en silence
Traîné par les folles et toujours opaques brumes de Chaillot
Il s’éloigne à contre cœur à contre sens
Et griffe se faisant
La terre brune des cimetières outremers
Sous le regard halluciné des badauds
Obscènes
La raison vacillait comme
Une lampe
Choquée
Mais voici que son cri s’élève
Des méandre sans nom
Voici qu’ à la boue,
Arraché
Il plane au dessus des nuées
Voici qu’elle, par la mer
Balayée,
rassemble ses certitudes et les concentre
Sa chair écartelée s’unifie, son univers chancelant
S’amplifie
Voici qu’elle plonge dans l’au delà des mers
et sait ce que l’or d’un regard
coûte
Les mammifères marins bondissent et s’esclaffent alentour
S’exaltent les sangliers massifs,
Les marcassins rayent son cœur d’une blessure
Indélébile
Et voici son centre,
Cœur chaud et mobile,
Qui rayonne à l’envie
Dissipées les folles brumes
Evanouis les cimetières gothiques
Et dans l’or blanc des vastes et éthérés portiques
Une autre raison rayonne
Qui l’aimante
En silence.
A Houssoy le 2 Mars 2006