Pauvre SDF affalé sur l’asphalte
Nuits d’hiver, temps de débine
Pour s’tenir chaud y’a qu’la bibine
Vois comme dès qu’ils t’ont vu
Tous ces gens là s’écartent
De tes godasses trouées
De ton blouson mité
Pauvre cloche affalée
Tout avachi dans ton futal
Laisse dire les bien pensants
Les biens nourris les sales trombines
Tu sais toi que par ces temps de débine
Pour s’tenir chaud y’a qu’la bibine
Pauvre SDF affalé sur l’asphalte
La main tendue dans ta mitaine mitée
Tu bredouille et les gens pâles s’effacent
Ils n’ont rien vu non rien dit non plus
Ils sont passés, d’un pas pressé, très affairés
Quelques pièces jetées en passant
C’est dur la misère
Quand on passe devant…
Mais tu t’es vu quand t’as bu ?
Voilà c’qu’ils pensent les bien pensants
Mais toi l’SDF affalé qu’en penses-tu ?
La vie est dure aux miséreux
Lapalisse n’eut pas dit mieux
Si je bois tête de bois j’ai pas l’choix
Plus d’espoir, pas d’avenir
Rien qui vaille que je veille
Que veux-tu moi je bois
C’est comme ça
Quand je bois j’oublie
Ton regard qui m’voit pas