Chaleur du foyer
Brulure des brasiers
Contre le doux craquement des bûches
L’âcre crépitement de la mitraille
Rires au coin du feu d’enfants qui se chamaillent
Cris de ceux qu’on brûle en tout impunité
Ici petites rancœurs des vies ordinaires
Là bas grandes douleurs et folies meurtrières
Rouge orangé des flammes qui montent
dans nos âtres ; et dans nos écrans :
Incarnat maudit des sangs qui se répandent
Là teint rougeaud des libations qui enchantent
Plus loin teint blafard des victimes innocentes
Oh la belle couleur rouge du feu qui monte haut et clair
Dans nos cheminées de nantis de la vie
Hélas le gris opaque, l’épaisse fumée nauséabonde
Des buchers des déshérités qu’on assassine
A petit feu, à petit bruit,
Petites rumeurs
Que la distance annihile
Les petits-enfants des victimes hier sont les assassins d’aujourd’hui
Ils tuent, n’en doutons-pas, les grands-parents des assassins de demain !
Quelle terrible loufoquerie !
S »il-vous plait Cessez !!
Demain…