Mes 18 ans qui s’étiolent dans l’enfer des villes où tu n’es pas
Mes 18 ans qui t’appellent du fond des appartements déserts
Mes 18 ans qui fondent dans l’attente d’un temps qui ne vient pas
Mes 18ans qui aspirent à d’autres 18 ans dans des cités lointaines
Mes 18 ans qui s’alarment pour des lettres au ressort cassé
Mes 18 ans qui se meurent dans ce vide que tu créés
Mes 18 ans qui t’attendent avec ferveur, avec ardeur
Mes 18ans qui s’éclairent à certains souvenirs
Mes 18 ans qui s’affolent comme un bateau ivre
Mes 18 ans qui tanguent et qui chavirent dans l’océan des regrets
Mes 18 ans qui t’aiment comme une larme un rire
Mes 18 ans qui crèvent de ne pouvoir te vivre
Car ne pouvoir te vivre ce n’est vivre qu’à moitié
Paris (Janvier 1984)