Tremper sa plume à l’azur du matin
L’aiguiser au cobalt de la nuit
Fleur bleue encre noire
Fleuve gris désespoir
Penser à perte
Et profit
Serrer son capital
De petits bonheurs enfouis
Fleur bleue encre noire
Désuets entonnoirs
Ta vie au bout d’un fil
Ta vie dans de grands réservoirs
S’égrenne, et se gangrène
A l’ombre hypothétique incertaine
Des grands soirs …
Fleur bleue encre noire
Loin des facéties politiciennes
L’or brut de la parole
L’or vrai des mots
Fleur bleue encre noire
Dans le sable du temps
S’enfouir ou
Laisser sa trace ?
Dans ce désert blanc
Qu’hantent quelques squelettes
Ta mémoire défaille et bégaye
Mais dans l’antre noir des nuits
Violette et subtile comme une
encre.
Frêle ta pensée a fleuri
Entre deux charognes blanchies
Fleur bleue encre noire
Tremper son encre au désespoir’
Affuter sa plume au néant digital
Afin que des mots dématérialisés
Des fleurs fleurissent
Qui réensemencent
Sinon le monde
Au moins vos rêves
Fleur bleue encre noire
Tremper sa plume à l’azur du matin
L’aiguiser au cobalt de la nuit