« La vie disait doctement tonton Gaston c’est une putain de saloperie de boîte de chocolats y a des bons mais y a aussi des mauvais… » Ce doit être un mauvais chocolat qu’il a pris ce jour qu’il faisait gris, qu’il était gris et qu’il est tombé de l’échelle...
Depuis tonton Gaston est mort, il dort dans la terre qu’il aimait tant, la terre dont à la suite du poète il affirmait qu’elle est bleue, bleue comme le ciel. « Bleue comme la mer, ajoutait-il, si on la contemple de très haut. » Il faut dire que tonton Gaston petit voulait être astronaute.
Je l’entend encore me dire me prenant sur ses genoux, » La nature vois tu mon petit la nature ne ment pas , elle nous aime comme ses enfants. Et c’est bien ce que nous sommes : des fruits de notre terre, tu vois, tout comme le ciel est le fils de l’espace, l’étoile fille du cosmos, l’orange, fille de l’arbre, qui lui même se nourrit de la terre dont il est issu. «
Il faut dire que tonton Gaston était un peu poète à ses heures. Et surtout quand il avait un petit coup de trop dans le nez…
Souvent le vin le rendait triste alors il ajoutait, s’accrochant au comptoir, « et nous salauds d’enfants, qu’est-ce qu’on lui fait à la terre hein ? On l’assassine la terre hein on la brûle à petit feu… » Il fallait alors prendre tonton Gaston dans nos bras, le consoler, et le coucher.
La vérité ne sort pas que de la bouche des enfants, elle sort aussi de celle des poètes, et parfois des ivrognes.