Il était une fois un matin rouge, ceux qui en étaient à l’origine étaient fiers et heureux. Enfin après toutes ces décennies de bleus virant fâcheusement au brun nous avions fait l’union, union de tous ceux qui souhaitaient le bonheur, la lumière, la chaleur du rouge pour tous.
Malheureusement à peine la victoire arrachée de haute lutte, à peine quelques petits violets écartés pour cause de compromission avec le bleu qu’il fallut choisir un ministrable. Un rouge qui agréerait à toute couleur.
C’est là que les ennuis commencèrent ou plutôt reprirent. De nouveau la guerre intestine agita les caciques de la couleur. Il y avait les rouges purs ceux qui voulaient pour tous le rouge universel. La lumière chaude et sans compromis. L’incarnat total des acquis.
Hélas d’autres étaient moins catégoriques, Les fushias comme eux même s’appelaient pompeusement croyaient certes encore à l’égalité des chances, à l’instruction, à l’ouverture vis à vis des couleurs venues de l’étranger mais les fushias sont crédules ils pensent qu’en donnant l’exemple ils vont amener les gens à mettre un peu plus de rouge dans leur palette…
Cependant c’est eux qui pour plaire aux bleus ont mis un peu, puis toujours plus de blanc dans leur rouge originel sans comprendre qu’ils y perdaient leur substance. Au nom de valeurs telles que la liberté d’entreprendre, le droit à l’enrichissement individuel, ils revendiquaient d’imposer leur rouge bien matiné de blanc.
Le rouge, confronté à la hourie des bleus, et des bruns qui criaient au scandale, et promettaient de gâcher le tableau si les rouges administraient, perdait du terrain au profit du fushia, lui même dépassé par le rose crème jusqu’ au pastel, ce faux jeton qui n’a plus du rouge qu’une lointaine origine…
Le rouge aidé du vert tenta bien de reprendre en main la palette. Hélas, après cette brève popularité, ce sursaut coloré, ils n’avaient plus bonne presse dans le monde des couleurs.
Les Verts auraient ils pu sauver la mise ? Là encore une nébuleuse d’alliances avait tout au long de leur histoire tumultueuse donné lieu à un patchwork du plus bel effet du vert le plus vif au vert caca d’oie, voire kaki.
Outre leurs dissensions internes Les Verts n’en revenaient pas de se trouver de plus disséminés dans toutes les couleurs et du rose au brun en passant par le bleu c’ était à qui laverai « plus vert que vert »…. La terre, l’air…
On y a cru pourtant dans le monde des rouges et des verts que l’union serait notre force. Que nos nuances se feraient complémentaires pour casser la vague bleue, et derrière, si pressante, la vague brune … On attendait ça nous les petits rouges au coeur pur depuis si longtemps.
Et pourquoi pas ?