Pourquoi faut il que le rouge soit la couleur sucrée des roses, celle amère du sang et des larmes ?
Comme l’âcre dansant du feu, l’âpre brûlant des colères meurtrières ?
Tant l’oriflamme claquant de ta joie que l’écarlate figé des champs de bataille ?
Pourquoi faut-il ce rouge en toi ?
Qu’il soit liesse ou te vaincque et te blesse ?
Qu’il hurle et t’écorce couche à couche ?
Mon coeur ?
A la mort ! A la vie ! Dans nos luttes intestines… Même combat, tous unis.
Du rouge du péché au rouge de la honte,
ton corps dévoré de funestes trachées.
Au rouge qui te prend d’une mortelle faiblesse, lorsque vaincue tu succombes
à l’odeur des fleurs qui finissent exsangues,
dans leur eau rougie, de tous ces sangs versés…
C’est sous ta peau d’une fraîcheur passée
la couleur de ton coeur si meurtri.
Et dans ce coeur plantée là, la hampe tranchante d’un drapeau qui :
Oriflamme pompeux, se réclame de la patrie,
pour porter haut, diffuser,
Belliqueuse attitudes et coupables forfanteries.
Pourquoi faut-il que le rouge soit l’odeur … et du sang et des roses ?
Victimes expiatoires, négligeables et jetées
sur les trop nombreux cercueils, civils ou militaires, de tant de sacrifiés…
Ton coeur s’épuise à couler goutte à goutte…
Ma terre.
