La-bas souffrant je rêvais
affamé, condamné
En guerre ou opprimé
Je rêvais d’Ailleurs
Pauvre ou maltraité
Et peut être déjà d’Ici
Entre la mort et l’exil
J’ai choisi de partir
Ici la terre promise, cet Eldorado
Droits de l’homme, liberté
Ou PEUT-ÊTRE simplement la promesse
D’une vie un peu plus digne un peu plus libre
Ou PEUT-ETRE tout simplement Vivre
J’étais là bas
Rêvais d’ici
Que j’ appelai… là bas…Là bas…
Là bas j’étais las
De subir
D’avoir peur
peut-être faim
les raisons de l’exil sont multiples
D’Ici à Là bas passant par Ailleurs
J’ai tout quitté
Je suis venu
Au terme harassant, d’un long et dangereux périple
Par la terre, la mer, aux mains des marchands d’esclaves, des passeurs
Partis 100 arrivés 10 j’étais là
Enfin Ici, mon là bas rêvé maintes fois
Mais voilà
Voici qu’ici l’on me questionne
Comment c’était là bas ?
J’imagine avec effroi
rester à jamais
L’étranger ?
Encore une fois pour de longs mois
Au pays des droits de l’homme
Devoir me cacher ?
Trembler au lourd pas
Des maréchaussées ?
Devoir en permanence
Justifier ma présence ?
Car voilà qu’ici constamment l’on me questionne
Moi le migrant, l’étranger
Amical ou suspicieux,
Bien intentionnés
ou policiers
L’on me questionne et c’est sans fin…
Voilà que tous les jours l’on me demande
Et tu viens d’où?
Et c’est comment « là bas »?
Pourquoi tu es venu ?
Pourquoi ?
A quelle solitude ces questions me renvoient t-elles ?
A quel indicible passé ? Quelles invisibles séquelles ?
Je suis ici ! Non plus de là bas plus jamais là bas
Comment ne pas leur dire à ceux d’ici
Mais ici c’est là-bas ! Et Là bas c’est ici !
Cessez !
De me torturer.
J’aime beaucoup ce texte. Ça doit difficile de vivre cette vie là, déraciné(e) et en plus mal accepté(e). Nous sommes heureusement des centaines à les soutenir, les considérer à leur juste valeur. Ici, en Bretagne, nous nous occupons d’érythréens. Un collègue paysan leur a même filé 2 hectares. Si tu voyais la connaissance de la terre qu’ils ont !
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Oui, nous sommes tous d’ici ! De la même Terre notre berceau, notre maison et notre cercueil sans distinctions avec le désir de vivre identique. Joli plaidoyer. Bisou.
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Tout simplement magnifique. J’ai rarement lu quelque chose de si touchant. Sincères félicitations
Cordialement
Benjamin
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Merci pour le retour et très bonne journée
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