Pierre : le secret de Léa

Que d’émotions songe Pierre en rentrant chez lui après avoir accompagné Emma gare Montparnasse, « tu es bien certaine de ne pas vouloir venir dormir à la maison c est qu il est très tard » lui avait il propose Non Emma ne pouvait vraiment pas. Il y a eu ce moment si intense et après avoir ressenti sienne l’exaltation de voir sa mère renouer les fils de son histoire avec Léna, Pierre se sent seul, vidé… Son histoire à lui c’est Léa et Léa ne répond pas à ses coups de fil. Hier encore Pierre est tombée sur sa mère, « navrée cher Pierre mais Léa pour l’instant ne veut pas vous parler ». Pierre s’ est accroché à ce « pour l’instant » fragile espoir et après quelques phrases anodines d’une conversation contrainte a raccroché. Hier encore porté par la perspective de la soirée du lendemain avec Emma il n’avais pas trop accusé le coup et c’est à présent que l’inanité de son espoir de la veille lui apparait… Elle ne reviendra plus c’est certain, deux semaines qu’elle est partie, qu’elle ne donne aucune nouvelle… Ce n’est pas une pause, c’est un abandon!

Il suspend ses affaires, s’affale dans le petit fauteuil crapaud, coule un regard desabusé vers le répondeur qui…mais oui ! Il clignote !!!

Pierre plein d’espoir de nouveau appuie sur le bouton mais ce n’est qu’Ernest. Pierre consulte sa montre. 23h40 je le rappelle ? J’attend demain ? Le vieil homme se couche rarement avant minuit, le seul moyen qu’il a trouvé pour réguler son sommeil et espérer dormir jusqu’à l’aube suivante. Et que veut il lui dire ? Ernest n’appelle jamais sans raison valable. Pierre saisit sa chance.

« Allo Grand pa ? Oui je sais qu’il est très tard mais j’ai vu que Tu m’avais appelé ?
A l’autre bout du fil la vieille voix un peu éraillée de son grand père.
Mon Pierrot je sais que tu aurais aimé entendre une voix plus juvénile et le vieil abruti de rire… Puis reprenant son sérieux Pierre Léa est passée me voir de nouveau et nous avons dîné ensemble, je lui ai raconte que nous avions retrouvé Emma, à son tour, elle m’a confié quelque chose que tu dois savoir, Non je ne peux pas t’en parler moi mais elle va sans doute t‘en parler, elle va certainement te contacter. »

Pierre a à peine raccroché qu’à la porte d’entrée trois coups brefs se font entendre. Léa c’est leur code, c’est Léa !!

Léa qu’il n’ose pas embrasser, Léa qui se plante devant la fenêtre de la cuisine, constate « Oh les jonquilles sont en fleurs sur le balcon tu as vu ?  » puis se retourne « Léa je.. » commence Pierre mais celle ci murmure chut, le prend par la main, l’entraine vers leur chambre et la porte à peine franchie, se jette dans ses bras, manquant renverser Pierre.. »Oh oh doucement dit il riant doucement avant d’enfouir son visage dans son cou…

Ce n’est que le lendemain que Léa et Pierre se parlent, que Léa exprime la colère le manque et le désamour croissant devant les obsessions de Pierre, l’indifférence, les silences de Pierre, et comme Pierre pleure de cette souffrance béante étalée là devant lui et qu’il n’avait pas vu ou pas voulu voir… Léa lui exprime alors combien le soulagement de l’avoir quitte s’était mué les jours suivants en anxiété, elle à évoqué le manque, cette fois, le manque des jours heureux. Et puis l’odeur et puis les rires et la complicité qui les reliait autrefois… Avec l’ absence elle a recontacté tout ça Léa qu’elle lui livre en vrac et des larmes dans la voix… Elle se tait et ajoute « et hier et cette nuit… » Et Pierre ne peut que balbutier oh moi aussi je … Mais là encore elle le coupe et lui dit : « Et puis Pierre je suis enceinte… »