Tic-tac, Tic-tac…

Était-ce l’avant jour où post nuit ? Il ne sait pas, ne sait plus mais c’est bien toujours dans cette heure dite entre loups et chiens que lui vient cette impression de déjà vu, obsédant et qui revient dare dare et le cueille dés lors qu’il ouvre les yeux. Et toujours rythme ses insomnies le tic-tac incessant de la pendulette.  La fuite du temps.
Elle lui parait être à des années lumières  de sa vie, cette part de lui qui l’observe comme à distance et si peu synchrone, enchainer pataud et lambinant, les pas qui le mènent inéluctablement du lit à la cafetière, à la salle d’eau, du café vite avalé-prendre un cachet pour digérer – à sa voiture…
Et toujours cette impression de déjà vu….
Prendre la voiture, s’insérer dans la circulation, se faire traiter de vieux croûton…
Oui cette conductrice blonde qui trouve qu’il ne va pas assez vite et qui l’insulte… La salope… Elle aussi il l’a déjà vue.
Aussi lorsque ce camion sur sa gauche grille le feu rouge pour emboutir sa voiture,  il n’est pas surpris, il a le temps de se dire ça aussi je l’ai déjà vu.
Le choc à peine passé le voici de nouveau dans l’avant jour ou… Et le tic-tac,  la cafetière, la salle d’eau, la voiture, la salope, le camion, le choc, le tic-tac, le tic-tac…
L’avant jour où post nuit mais il ne sait pas d’où lui vient cette impression de déjà vu quand la lumière lui grille les yeux et qui voilà qui se penche sur lui avec sa blouse entrouverte et du monde au balcon… ?
Mais comme il voudrait lui dire à la jeune pétasse blonde que non pas du tout il n’est pas un vieux crouton, sa langue reste inerte dans sa bouche. Il ne peut que l’écouter lui dire « Prenez vos cachets Monsieur Dupont vous les avez oubliés ce matin et où est passée votre pendulette, vous l’avez encore faite tomber »

Tic-tac Tic-tac…

(Mots de la francophonie)