Ravages du tabac 1 : La première cigarette

Il était une fois un homme et cet homme était comme une marionnette dans les mains de la grande industrie du tabac. Cette industrie qui tire les ficelles de tant de drogués à la nicotine. Le cirque avait commencé quand l’homme était très jeune, il n’avait pas douze ans lorsqu’avec son cousin Léon il avait pris sa première cigarette. Celle-ci comme de juste l’avait fait tousser mais ensuite la délicieuse brûlure emplissant ses poumons juvéniles avait été comme une révélation.

Plus tard il écouterait en boucle les chansons du grand Serge  » e ne suis qu’un fumeur de havane », ou encore du grand Jacques avec Areski « je suis amoureux d’une cigarette », écumerait les estancots des buralistes à la recherche de –  » fumer tue » fumer est dangereux pour votre bébé »- LA CIGARETTE, cette cigarette de la première fois, tout’toute première fois, cette sensation exquise qu’il n’avait ensuite plus retrouvée. Ah la première cigarette, y-a pas photo, c’est toujours la meilleure…

Cette quête était devenue obsessionnelle au fil des ans. Il avait interrogé son cousin Léon tant de fois,et question interrogatoire, laissez moi vous dire qu’il s’y connaissait… Il était flic, sans jamais lui faire cracher le morceau.A croire que Léon le faisait exprès. Non Léon ne savait rien il avait piqué les clopes dans le sac de la grande tante Adèle, pas vu le paquet… Mais non il ne pouvait pas lui demander, ça ne se fait pas puis « t’as qu’à lui demander toi !! » La grande tante Adèle était partie à l’étranger, puis en plus elle avait arrêté de cloper, puis elle végétait à l’EHPaD, enfin elle chichonnait les pissenlits par la racine… Pas moyen, jamais, de demander à la grande tante Adèle…

La dernière fois que l’homme a entrepris de cuisiner Léon, il s’est produit un curieux accident. Tous deux étaient sur un palier, Léon avait descendu l’escalier sur la tête.

Son crâne prenant abruptement connaissance avec chaque marche, il était arrivé en bas,tout â fait mort. Ne répondrait plus aux questions de l’homme, ne répondrait plus aux questions de quiconque… L’homme était si triste, prenait ses collègues à témoin, « Le con, s’est jeté comme ça dans l’escalier…rien pu faire j’vous jure »… qu’on n’a rien pu prouver cette fois malgré les présomptions. L’enquête s’était arrêtée là.

Le cas de l’homme s’est aggravé quand il a kidnappé, torturé, puis tué la jolie buraliste de la rue Delambre, elle non plus n’avait pas réussi à lui trouver LA CIGARETTE.

« Avis de grand frais braille Léon Zitrone à la radio. Tempête de force 10.Un chalutier abimé en mer avec tout son chargement, des millions de cigarettes flottent sur l’Atlantique. »

L’homme qui somnole s’est redressé, « des cigarettes ? Sur l’Atlantique ? Des millions ? Quel gâchis !!!  » marmone-til agitant fébrilement devant lui ses doigts jaunis par la nicotine.

C’est alors qu’ils sont entrés dans sa cellule. L’aumônier d’abord, le gardien ensuite « C’est l’heure mon fils, courage -et le gardien tendant un plateau : Une dernière cigarette ? « 

10 Comments

  1. Ah la cigarette ! Si facile d’allumer la première et si difficile d’écraser la dernière. Je ne fume pas mais quand je constate la difficulté qu’ont les fumeurs d’arrêter le tabac, même lorsqu’ils le désirent… Joli plaidoyer allumé sur l’autel enfumé des accros à la nicotine 🙂

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    1. Vrai ! J aime bcp Moustaki mais ne me rappelais plus de celle ci ! Ah oui oups les chaussettes… et dire que c est moi qui ai proposé !!! C est a cause de ce livre d’enfant les contes de la saint Glinglin qui inventait des préludes rigolotes et émouvants à quelques expressions. Quand aux chroniques ma maman m’appelait vraiment parfois ma Fanchonette 😉 Des bises

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      1. Ah oui ! Tu t’es mise dans le pétrin laineux ! mais synthétique ou coton…tu es libre du tissu du moment que tu trouve ta taille pour le 25 décembre. Il n’y aura pas de solde sur cet article.

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